Il y a dix ans, à Louvain, ils étaient 55 volontaires à partager le poids et l’honneur des interventions. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 36, épaulés par 13 pompiers professionnels. Pendant ce temps, les urgences ont doublé. Le chiffre est brut : 1 000 interventions par an hier, près de 2 000 aujourd’hui. Mais derrière les statistiques, ce sont des visages, des histoires, une vocation qui s’essouffle.
Car sans les pompiers volontaires, il n’y aurait tout simplement plus de secours en France. Dans nos campagnes, dans ces 80 % de territoire loin des grandes villes, ils sont souvent les seuls à pouvoir répondre à l’appel. Et pourtant, ils manquent. À Louvain, il en faudrait encore une quinzaine pour simplement tenir.
Mais être pompier volontaire, ce n’est pas qu’un uniforme et des interventions. C’est aussi des premières fois, des doutes, des regards échangés. Elena, nouvelle venue, raconte sa timidité, sa peur de déranger, son envie d’aider. Et cette voix rassurante de sa tutrice, qui la guide doucement, sans juger. Ici, on apprend ensemble, on grandit ensemble. On devient une famille.
La caserne, c’est un collectif, une fraternité. Ce n’est pas qu’un lieu de passage, c’est un repère. On s’y serre les coudes, on y pleure parfois, on y rit souvent. On y découvre que chaque geste compte, que parler peut autant soulager qu’un pansement. Et qu’on ne part jamais seul en intervention. Jamais.
Alors oui, le modèle craque. Oui, on fait plus avec moins. Mais dans chaque casque, dans chaque main tendue, il y a une volonté farouche de continuer. Parce qu’être pompier volontaire, ce n’est pas une fonction. C’est un engagement de cœur.