Déontologie des sapeurs-pompiers
L’exercice de la profession de sapeur-pompier est régi par un cadre juridique solide, mais également par un ensemble de règles morales profondément ancrées dans l’histoire de cette profession.
Si les lois de 1983 et 1984 définissent les droits et obligations des fonctionnaires territoriaux, c’est la déontologie qui vient compléter ce cadre en précisant les devoirs spécifiques au sapeur-pompier.
Les valeurs fondamentales de la profession, telles que le courage, le dévouement et le sens du service public, sont transmises de génération en génération et trouvent leur expression dans des documents historiques comme le « Manuel du sapeur-pompier » du capitaine Hamon.
Les devoirs du sapeur-pompier sont multiples :
- Envers lui-même : maintenir une condition physique optimale, se former en continu, faire preuve de rigueur professionnelle.
- Envers ses camarades : favoriser la cohésion de groupe, le respect de la hiérarchie, l’entraide et la solidarité.
- Envers la population : assurer la sécurité des personnes et des biens, faire preuve de dévouement et de compassion.
- Envers ses supérieurs hiérarchiques : respecter l’autorité, obéir aux ordres et faire preuve d’initiative.
Ces devoirs, bien qu’évoqués dans les textes réglementaires, sont principalement transmis par l’exemple, au cours de la formation initiale et continue, et au sein même des équipes.
Et envers son corps
« L’uniforme que le sapeur porte lui commande de ne rien faire qui puisse nuire à la réputation de son régiment, mais, au contraire, de donner par sa tenue, son attitude, sa conduite, une haute idée du corps où il sert avec fierté » (cne Hamon, ouvrage cité p. 220). Ces déviances sont décrites avec précision dans le vieux manuel d’où est issue cette phrase (idem, p. 216).
Si les précisions du manuel sont aujourd’hui dépassées, le port d’une tenue de pompier impose tout de même une conduite qui soit compatible avec ce qu’elle représente. Au-delà de la force symbolique de la tenue à passepoil rouge, c’est le respect que force le souvenir des pompiers «morts au feu» qui commande un attitude correcte. Cette attitude impeccable de sorte à ne donner aucune impression fâcheuse sur son corps s’étend jusqu’à l’interdiction de fumer lorsque le pompier est coiffé d’un casque par simple respect qu’imposent les «morts au feu».
C’est d’ailleurs bien souvent pour leur rendre hommage que les sapeurs-pompiers tirent de leur culture civilo-militaire l’ensemble des marques de tradition (drapeau, garde drapeau) leur permettant d’organiser des cérémonies militaires. Ces sujétions qu’elles soient légales ou morales sont particulières et d’importance.
Source : Cdt Olivier Riquet (SDIS 06, conférencier à l’ENSOSP) – Sapeur-pompier magazine (janvier 2004)