Pompiers : quand la flamme s’éteint sous la pression
Dans ce billet engagé et plein d’humour, Nicole Ferroni s’interroge sur le rôle et la situation actuelle des sapeurs-pompiers. Derrière l’image héroïque et les calendriers populaires, elle met en lumière une réalité bien plus amère : celle d’un métier en tension, où les soldats du feu deviennent des « extincteurs sociaux », appelés à intervenir pour des urgences qui dépassent leur mission première.
Ferroni dénonce la surcharge d’interventions, la stagnation — voire la baisse — des effectifs, et surtout la précarisation croissante du système. Elle expose de manière claire les différences de traitement entre pompiers professionnels et volontaires : les premiers cotisent et sont rémunérés, les seconds perçoivent une indemnité défiscalisée, légalement assimilée à une forme de travail “au noir”.
Elle pointe du doigt une logique budgétaire cynique : préférer un volontaire à 9,30 € de l’heure à un professionnel mieux payé, quitte à bouleverser la hiérarchie et la cohérence opérationnelle. Ce système alimente une double colère : celle des professionnels déclassés, et celle des volontaires sous-payés, bien que confrontés aux mêmes risques.
Enfin, ce constat dépasse le cadre des pompiers : Nicole Ferroni y voit un symbole d’un modèle social en recul, où enseignants, soignants ou assistants familiaux sont remplacés par des statuts précaires ou bénévoles. Une société où l’on veut « faire mieux avec moins », quitte à finir par faire « moins bien avec plus rien ».