Le 18 octobre 2024, le Conseil dâĂtat a rejetĂ© les pourvois de plusieurs sapeurs-pompiers professionnels du SDIS de la Loire qui contestaient une consigne de rasage imposĂ©e par leur hiĂ©rarchie. La dĂ©cision souligne l’importance du respect des consignes de sĂ©curitĂ© pour lâexercice de leurs fonctions, et rappelle les limites du droit Ă la vie privĂ©e dans ce contexte.
đ Les faits :
Plusieurs pompiers ont refusĂ© de se conformer Ă une consigne de rasage imposĂ©e par leur direction, en application de lâarticle 221.003 du rĂšglement du SDIS. En consĂ©quence, le SDIS les a informĂ©s quâils seraient en position de service non fait, entraĂźnant une retenue sur leur traitement tant quâils continueraient de se prĂ©senter en portant la barbe. Les requĂ©rants ont alors sollicitĂ© la suspension de cette dĂ©cision auprĂšs du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s, invoquant une atteinte Ă leurs droits et une situation dâurgence en raison de la retenue salariale.
âïž DĂ©cision du Conseil dâĂtat :
Condition dâurgence non remplie :
Le Conseil dâĂtat a estimĂ© que les consĂ©quences invoquĂ©es par les requĂ©rants dĂ©coulaient de leur propre choix de ne pas suivre une consigne de leur hiĂ©rarchie, et que cette instruction ne portait pas atteinte de maniĂšre suffisamment grave et immĂ©diate Ă un intĂ©rĂȘt public ou Ă un droit fondamental.
Respect des consignes de sécurité :
La Cour a notĂ© que les sapeurs-pompiers ne faisaient Ă©tat dâaucun motif particulier pour justifier leur refus de la consigne de rasage, et que cette mesure relevait de lâintĂ©rĂȘt du service, notamment pour garantir la bonne utilisation des Ă©quipements de protection respiratoire.
Rejet des pourvois :
Les pourvois sont rejetĂ©s, le Conseil dâĂtat confirmant que la seule action nĂ©cessaire pour Ă©viter les retenues salariales serait de se conformer aux instructions de rasage, sans dĂ©monstration dâatteinte grave aux droits individuels des agents.
đ Pourquoi cette dĂ©cision est-elle importante ?
Ce jugement marque une position stricte sur lâobligation des agents de respecter les consignes de sĂ©curitĂ©, et prĂ©cise les limites du droit Ă la vie privĂ©e dans un contexte de sĂ©curitĂ© publique. Le Conseil dâĂtat rappelle que les obligations de service priment, en particulier lorsque des consignes sont motivĂ©es par des raisons de sĂ©curitĂ©.
DĂ©cision n° 492819 – Conseil d’Ătat
Conseil d’Ătat N° 492819 ECLI:FR:CECHR:2024:492819.20241018 InĂ©dit au recueil Lebon 3Ăšme – 8Ăšme chambres rĂ©unies M. Pierre Collin, prĂ©sidentM. Nicolas Jau, rapporteurM. Thomas Pez-Lavergne …
https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2024-10-18/492819
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