- Une plaque en béton est tombé sur un pompier âgé de 23 ans. Le jeune homme a été victime d'un arrêt cardiaque, il n'a pas pu être réanimé sur place.
Bryan Rimbaut, 23 ans, un caporal sapeur-pompier volontaire, est décédé, et un autre, Quentin Deguerville, a été blessé après un incendie survenu dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 mars.
Un pompier de la Somme est décédé dans un incendie, tôt ce mercredi 17 mars. Le drame s’est déroulé aux alentours d’une heure du matin à Feuquières-en-Vimeu, au nord-ouest du département, près d’Abbeville.
Près de soixante pompiers du SDIS 80 sont intervenus dans une maison a priori inhabitée, déjà victime il y a six mois d’un premier incendie.
Les soldats du feu présents sur place ont été piégés par l’effondrement d’un mur de cette maison située rue Emile Zola. Une plaque en béton est tombé sur un pompier âgé de 23 ans. Le jeune homme a été victime d’un arrêt cardiaque, il n’a pas pu être réanimé sur place.
Un autre pompier d’une vingtaine d’années a été blessé dans cet accident. L’incendie a été maîtrisé dans la nuit.
Les pompiers ont reçus le soutien du président du conseil départemental de la Somme, et président du SDIS 80, Stéphane Haussoulier, qui s’est rendu sur les lieux du drame.
Le ministère de l’Intérieur Gérald Darmanin a rendu hommage dans un tweet au pompier disparu
Je rends hommage à l’engagement du sapeur-pompier volontaire de la Somme décédé cette nuit en intervention lors de l’incendie d’une habitation.
J’adresse mes premières pensées à sa famille, ses proches et ses collègues.— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 17, 2021
« C’est mon petit-cousin, mais on était comme des frères. » Voilà comment Allan Blondel, cousin de Bryan Rimbaut, définit sa relation avec le jeune sapeur-pompier décédé au feu suite à un incendie d’habitation à Feuquières-en-Vimeu. « Inséparables », les deux jeunes hommes ont notamment fait beaucoup de sport ensemble, Allan pour intégrer la gendarmerie, dont il a passé les concours, et Bryan pour rejoindre les pompiers.
« Devenir pompier était son objectif, sa passion. Il avait récemment complété les dossiers d’inscription pour intégrer les pompiers de Paris. Il allait remplir aussi ceux pour être pompier professionnel », raconte Allan. Et pour cela Bryan s’est donné les moyens : « Avant, il était obèse. Il a perdu 40 kilos en faisant du sport et en suivant un régime afin d’intégrer les pompiers de Feuquières-en-Vimeu en tant que volontaire. Il courait cinq fois par semaine, il m’a beaucoup aidé pour mes concours. »
Plus que la dimension sportive, Allan retient chez Bryan « une volonté de se rendre utile auprès de la population ». « Après son travail, il n’avait qu’une hâte : commencer sa garde. Hier soir, il m’a envoyé un snap (message éphémère sur le réseau social SnapChat, ndlr) avant de partir sur l’intervention pour me dire qu’il était content. »
« Un tragique accident », a décrit le sous-préfet d’Abbeville Philippe Fournier-Montgieux. « Un choc pour le service », s’en est ému Stéphane Haussoulier, le président du Département et patron du Service d’incendie et de secours (SDIS) de la Somme. « Une meurtrissure pour nous qui va mettre du temps à cicatriser », a confié le colonel Stéphane Contal, le directeur du SDIS. C’est par une conférence de presse commune organisée ce mercredi 17 mars à la préfecture d’Amiens que les autorités concernées le drame de Feuquières ont choisi d’exprimer leur émotion.
Il faut dire que la mort frappe un centre de première intervention (CPI) de proximité, comme il en existe tant dans l’ouest de la Somme en particulier. « On y trouve une ambiance très familiale. Plus que des collègues, les gens y sont bien souvent des amis. Ce qui était d’ailleurs le cas de nos deux sapeurs-pompiers victimes », a souligné le colonel Stéphane Contal. Le propre frère de Bryan Rimbaut a d’ailleurs été pompier lui aussi dans ce même centre jusqu’en 2012. « Sans les sapeurs-pompiers volontaires, le service ne tiendrait pas », a rappelé Stéphane Haussoulier, confronté ici à un événement exceptionnel à l’échelle de la Somme.
Le dernier pompier mort en opération dans le département remonte en effet à 2005. Il s’agissait alors du chef du centre de secours principal à Péronne décédé sur la route en retour d’opération, tandis que le dernier mort au feu, lui, date de 1990, dans un feu de champ. Entre 10 et 20 pompiers en moyenne perdent la vie chaque année en France. Et au feu, c’est encore plus rare.
« Il y aura certainement un hommage national. En tout cas, nous allons agir pour l’obtenir au plus haut niveau. Parce que c’est la famille des sapeurs-pompiers de toute la France qui est en deuil aujourd’hui », estime Stéphane Haussoulier, qui a eu un échange au cours de la journée avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.