Sept sapeurs-pompiers professionnels de la Loire devront se raser s’ils veulent retourner dans leur caserne, a tranché le tribunal administratif de Lyon ce vendredi 8 mars 2024. Une pilosité excessive porterait notamment atteinte à l’étanchéité des masques de protection.
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Ils n’étaient plus admis dans leur caserne de Saint-Étienne (Loire) depuis trois semaines. En cause : leur barbe. Ces sept sapeurs-pompiers devront se raser s’ils espèrent reprendre leur fonction, a tranché le tribunal administratif de Lyon ce vendredi 8 mars 2024 dans une décision consultée par l’AFP.
Depuis trois semaines les pompiers ne sont plus admis au sein du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Loire parce qu’ils portent la barbe. Ils avaient déposé une requête en annulation qui a été rejetée jeudi soir par le tribunal administratif de Lyon.
Étanchéité des masques
Cette mesure disciplinaire s’appuie sur une disposition du règlement intérieur du SDIS prise en 2020, qui n’était jusqu’alors pas appliquée, et selon laquelle le port de la barbe peut compromettre l’étanchéité des masques de protection et exposer les pompiers aux fumées toxiques en intervention.
Relevés de leur prise de garde, les sept pompiers en poste à Saint-Etienne sont placés en position de service non-fait, « ce qui leur interdit de travailler et les prive de rémunération », a souligné auprès de l’AFP leur avocate, Me Marie Cochereau. L’avocate des sept hommes jugeait « illégal » le règlement intérieur du service départemental qui méconnaît un arrêté ministériel de 2015 fixant les tenues, uniformes, équipements, insignes et attributs des sapeurs-pompiers. L’un de ses articles dispose que « dans le cas particulier du port de la barbe ou de la moustache, celles-ci doivent être bien taillées et permettre une efficacité optimale du port des masques de protection ».
Aucune donnée scientifique
Dans sa décision, dont l’AFP a obtenu copie, le juge des référés a estimé notamment que « les circonstances invoquées ne suffisent pas » pour suspendre les mesures prises à l’encontre de ces pompiers.
Me Cochereau a soutenu sur ce point qu’« aucune donnée scientifique ne fait état de ce que le port de la barbe, de la moustache, du bouc et des favoris aurait une incidence sur le port des masques de protection ».
Sanctionnés le 8 février, les sept pompiers avaient fait l’objet le 16 février d’une mesure d’exclusion temporaire d’une journée, et étaient placés en position de service non-fait, « c’est-à-dire qu’ils doivent se présenter tous les jours à la caserne, puis repartir chez eux, sans être rémunérés », avait précisé leur avocate. Selon un représentant local du syndicat SUD pompiers, d’autres professionnels étaient concernés mais ont fini par se raser la barbe, « sous la pression ».
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