Presse

Calvados : les pompiers et la fac de médecine ignoraient sa condamnation pour agression sexuelle sur mineurs

L'étudiant est actuellement en 6ème année de médecine à l'université de Caen.

Un homme a été jugé pour vol mardi et, lors de l’audience, son passé a resurgi avec sa condamnation en 2019 à quatre ans de prison dont deux fermes pour agression sexuelle sur mineurs. Conséquence : cet étudiant est suspendu de son stage à la fac de médecine à Caen et il a démissionné des pompiers.

L’homme âgé de 30 ans a été condamné ce mardi 23 février 2021 à deux mois de prison avec sursis pour avoir volé 7.000 euros dans la caisse de l’amicale des sapeurs pompiers de Ouistreham (Calvados). De l’argent qui provenait de la vente des calendriers.

Entré comme pompier volontaire à 18 ans dans le centre de secours de la commune, il n’avait jamais fait parler de lui. Jusqu’à son interpellation lundi. A la barre du tribunal, il a avoué faire face à des problèmes d’argent pour rembourser ses victimes. C’est là que ses collègues pompiers et la fac de médecine de Caen où il est étudiant en 6e année ont découvert son casier judiciaire.

Une condamnation en 2019 pour agression sexuelle sur mineurs

Les faits remontent à 2010 lors d’une colonie de vacances dans l’Hérault où il était moniteur. Neuf ans plus tard, il est définitivement condamné par la Cour d’appel de Montpellier à quatre ans de prison dont deux avec sursis et l’obligation d’indemniser ses victimes à hauteur de 15.000 euros. Il purge actuellement sa peine sous bracelet électronique.

En 2019, l’homme est toujours pompier volontaire au centre de secours de Ouistreham, centre qu’il a ré-intégré en 2012, après l’avoir brièvement quitté pendant un an. “Il était très actif en matière de formation au secourisme auprès des Jeunes Sapeurs Pompiers” souligne le Colonel Régis Déza, directeur du SDIS (service d’incendie et de secours) du Calvados. Parallèlement, il est étudiant en 6e année de médecine à la faculté de Caen.

Pompiers et fac de médecine ignoraient sa condamnation

Mais l’homme ne parle de cette condamnation à personne. Et personne ne lui demande rien. “Il a fourni un extrait de casier judiciaire au moment de son intégration en 2008, puis en 2012 à son retour de mobilité, indique Régis Déza, mais il n’y a plus rien d’obligatoire par la suite“. Le directeur du SDIS reconnait “un angle mort“.

Du côté de la fac de médecine, d’après nos informations, les étudiants doivent fournir un extrait de casier judiciaire en 4e année. La condamnation étant concomitante et le délai de plusieurs mois pour qu’elle soit effectivement inscrite par les services nationaux du casier judiciaire, la faculté n’en aurait pas eu connaissance à quelques mois près.

Provisoirement suspendu de son stage en chirurgie pédiatrique

Le prévenu a démissionné de son poste de volontaire dès son interpellation lundi“, précise le directeur du SDIS. Le doyen de la fac de médecine, Emmanuel Touzé, n’a lui pas souhaité réagir, mais il indique que “l’étudiant qui était actuellement en stage en chirurgie pédiatrique est provisoirement suspendu“.

Maxime*, étudiant en médecine, témoigne d’un émoi certain chez ses camarades. “On découvre cette condamnation par hasard, au détour d’une affaire qui n’a rien à voir. C’est grave. Ça nuit à la relation de confiance qui se noue forcément entre un médecin et son patient“. Il déplore une faille et souhaite que les procédures de contrôle soient renforcées.

* Prénom d’emprunt

Via
France Bleu Normandie (Calvados - Orne)
Source
Nolwenn Le Jeune
Afficher plus

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page
error: Content is protected !!
× Comment puis-je vous aider ? Available from 09:00 to 17:00 Available on SundayMondayTuesdayWednesdayThursdayFridaySaturday